Nestor Burma

Dans la première éditions de cette album, l'auteur et l'éditeur voulaient rester sur les traces de l'œuvre de Tardi en n'utilisant que la palette des gris pour la colorisation de l'histoire.

Ce qui est intéressant quand je travaille en monochromie, c'est que cela m'amène à réfléchir autrement, autant pour créer de la profondeur et détacher les personnages que pour traiter les différents ambiances et les jeux de lumières.

Ce fut le premier album de la série que j'ai colorisé. L'auteur, Nicolas Barral avait une idée assez précise de l'ambiance général qu'il souhaitait pour l'histoire et qui concernait principalement son désir de donner une certaine "patine" à l'ensemble de la mise en couleur pour marquer le fait que l'intrigue se déroule dans les années 50. Pour cela, j'ai cherché à introduire des textures qui apporteraient la finition souhaité.

En plus, j'ai évidement travaillé les différences séquences en prenant soin de rester dans le registre "polar" qui convenait à l'histoire.

Comprenant que la mise en couleur de l'album précèdent apportait une vrai plus-value à la série, les éditions Casterman nous ont demandé de réaliser la mise en couleur de l’ouvrage en vu d'une

ré-édition.

Je dois dire que j'étais ravi de leur décision, d'autant plus que l'histoire comprenait de nombreux ambiances nocturnes qui donnaient lieu à des jeux de lumières particulièrement intéressants.

Changement d'ambiance pour cette album où l'action se déroule dans le milieu du cinéma des années 50 avec son lot de starlettes et cocktails au champagne.

Même si nous restons sur un registre "polar", les couleurs sont un peu plus vifs concernant les séquences dédiés à l'univers du spectacle.

C'est aussi ce que j'aime dans mon travail de coloriste, chaque album (et cela même à l'intérieur d'une série) est différent dans son approche colorimétrique. D'ailleurs, comme au cinéma, nous sommes chargés de la mise en lumière de l'histoire.

Après les trois tomes réalisés avec Nicolas Barral,

les éditions Casterman m'ont demandé de faire la mise en couleur de l'album dessiné par François Ravard afin de maintenir l'unité graphique de la série.

Ce qui me plaisait dans ce projet c'était l'idée de faire le lien entre deux styles, deux personnalités, assez différentes dans le fond, mais avec un don évident pour la mise en scène.